Démarche artistique

S’élever , se hisser, se pencher vers l’autre, regarder, observer, décrypter, se tenir droit ,être à deux avec son alter ego ,seul souvent ,ou bien en groupe  … Parler de nous, de nos attitudes ,de notre place dans l ‘espace et le temps qui nous est imparti ici sur cette terre d ‘une façon extrêmement fugitive.

Je tente de de donner à voir en volume la sculpture par des scènes de personnages hors temps vivants par leur attitude, la matière accidentée tout comme chaque humain avec ses petites ou grandes blessures, en tous cas pas lisse  et donnée  initialement par la terre, la cire, le plâtre, je reste dans la sensualité du toucher qui m’est indispensable.

Le corps humain s’il est en mouvement, en pulsation c’est le vivant toujours qui est à mes yeux important dans mon travail (la peinture, danse contemporaine et musiques  sont un terrain d ‘inspiration et je développe ce qui est le vide , autour de la sculpture en invitant à imaginer  ce qui n ‘est pas , pas encore advenu , l ‘espace , le lieu imaginaire, laissant au regardeur la place de s y reconnaître et s’y loger, d’avoir un lien .

Juliette Solves a bien résumé aussi ma démarche en disant :

«  Souvent on monte , on marche , on court, bref on relie un point à un autre ; Souvent on regarde, on contemple , on rêve, on médite: l’horizon est invisible, mais bien présent à travers la posture du personnage perché en haut de sa cahute branlante, et dont tout nous dit qu’il est appelé par le lointain, vers lequel à son tour il nous pousse.

Ces sculptures interpellent leur environnement, elles s’y lovent , et créent ainsi un lien intime avec lui. Un peuple de personnages qui à la fois agit et pense , et qui toujours lie le mouvement à l’action, ceux qui méditent sont déjà en train d’agir, ceux qui se meuvent sont conscients de ce qu’ils font, je suis seul, je suis deux, je suis dix. »

Espérance en la vie qui nous pousse à regarder droit devant nous, lever la tête ,ouvrir des portes ,franchir cette séparation entre l’intime et le public, intérieur, extérieur, et sinon les groupes se blottissent  aussi pour faire face au monde, à s ouvrir à lui et l’aimer ,

Oui ma démarche se résumerait à  tenter d’avancer, penser et agir avec lucidité et dépouillement

Dans un autre registre j’explore aujourd’hui, le vide, le plein, le mouvement, l’espace …

Véronique  LONCHAMP
06 63 14 68 33 

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couple©veroniquelonchamp

Il est difficile de parler de ce qu’on aime, surtout en art, surtout quand on se sent, avec tant d’évidence, si intimement concerné par la rencontre qui nous est offerte. C’est tellement simple, l’amour dit Garance au début du film Les enfants du paradis. Tellement simple, et tellement difficile à décrire sans en trahir l’esprit, sans en réduire l’émotion, sans en amoindrir la magie. Tâchons donc d’être simple, comme l’est Véronique Lonchamp, qui semble faire de la sculpture comme le pommier fait des pommes, juste parce qu’il est fait pour ça. Avec la sculpture, il faut prendre son temps, celui de la contemplation silencieuse que requiert toute œuvre d’art pour se découvrir progressivement à nous. Continuer la lecture

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ART FAIR LONDON

DU 17 au 21OCTOBRE 2018  

BATTERSEA  LONDON

Pour plus d’information , visitez le site : https://www.londonartfair.co.uk

 

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catalogue MAI 2016

Lien en dessous pour télécharger le catalogue:

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REGARD DE JULIETTE SOLVES …

Il est des œuvres qui, pour (sur)vivre, doivent être séparées du monde. Elles y étouffent, ne s’y épanouissent pas, y disparaissent. Elles nécessitent un univers particulier débarrassé des hommes – une boîte transparente, un globe, un espace obligatoire – qui puisse les extraire de leur environnement. Des roses sans épine.

Les sculptures de Véronique Lonchamp ont cette rare qualité d’être à leur place autant sur un socle et un fond vierge qu’au milieu de nous, car elles respirent l’humanité. Chacune constitue un monde clos, qui fonctionne isolément, et tout à la fois cherche à se lier à ce qui l’entoure – comme la plupart de ces objets présentés derrière des vitres dans les musées d’arts premiers, blessés par cette séparation d’avec leur milieu. Entourée de blanc, dans un écrin, une telle sculpture tient debout ; cachée à moitié par un bouquet de fleurs, sur une étagère pleine de livres, posée à côté de la poivrière et de l’huile d’olive, salie par les manipulations, elle est chose familière, à laquelle je peux me mettre à parler tout en faisant la cuisine. Double place, double fonction : œuvre sacralisée et objet du quotidien.

Cette façon de se faufiler dans la vie et d’y faire son nid ne m’étonne pas : le lien est à mon sens le cœur du travail de Véronique Lonchamp. Littéral quand il prend la forme d’une liane, d’un fil, d’un tapis qui se déroule, d’un escalier, d’un chemin de bois sur pilotis ; symbolique lorsqu’il s’agit d’un regard tourné ou d’une main tendue vers le ciel, le sol, l’autre. Souvent on monte ou on descend, on marche, on court, bref on relie un point à un autre. Souvent, on regarde, on contemple, on rêve, on médite : l’horizon est invisible, mais il est bien présent à travers la posture du petit personnage perché en haut de sa cahute branlante, et dont tout nous dit qu’il est appelé par le lointain, vers lequel à son tour il nous pousse. Ces sculptures interpellent leur environnement, elles s’y lovent, et créent ainsi un lien profondément intime avec lui.

Mais lien aussi avec le monde végétal, qui, de façon plus souterraine, est régulièrement convoqué : des bouts de bois flottant, des fruits de caroubier, des impressions de feuille sur l’argile – tout commençant avec cette noble matière qu’est précisément l’argile. Si les pièces sont de bronze, elles existent d’abord en terre crue. Le matériau a ici son importance, car l’argile nécessite le contact. Elle exige le travail direct des mains qui modèlent. Lien régulier avec le monde animal enfin : chats, chevaux et autres bêtes que l’artiste aime à représenter – tout ceci ayant commencé avec l’Arche qu’elle réalisa au moment de la naissance de son fils, prénommé Noé.

Des silhouettes souvent déséquilibrées, mais pas chancelantes

Des silhouettes paisibles, mais toujours conscientes

Des silhouettes giacomettesques, mais débarrassées de leur trop lourd désespoir

Des silhouettes flottantes, mais ancrées ici et maintenant

Des silhouettes songeuses, mais bienveillantes

Un peuple de personnages qui à la fois agit et pense, qui toujours noue le mouvement à la réflexion. Ceux qui observent sont sur le point de passer à l’acte. Ceux qui méditent sont déjà en train d’agir. Ceux qui se meuvent sont conscients de ce qu’ils font.

Bien sûr, des solitaires, il y en a. Ce n’est pas leur solitude qui les fait réfléchir, car les duos sont aussi souvent songeurs. Dans les binômes également, on se touche, on se rapproche – on se lie. Je suis seul, je suis deux, je suis dix. J’aime enfin les groupes agglomérés qui respirent la chaleur humaine. Se réunir, se blottir, s’allier pour parvenir à faire face au monde, puis à s’ouvrir à lui et à l’aimer. Penser et agir.

L’art de Véronique Lonchamp est un art nu, dépouillé. Il est d’une immense franchise. Il n’est pas aussi optimiste qu’il le paraît, mais néanmoins il guérit – et c’est en cela qu’il est art.

Juliette Solvès

28 février 2016

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